S’il a fait une entrée discrète sur le marché des smartphones en 2019, Realme multiplie les lancements en ce début d’année 2020. Alors que le X50 Pro vient se frotter aux modèles haut de gamme, le 6 Pro s’attaque au milieu de gamme. Largement dominé par Samsung (Galaxy A) et quelques constructeurs chinois (Xiaomi et Honor pour ne citer qu’eux), ce segment représente le gros des ventes mondiales. On comprend alors aisément les efforts de Realme pour livrer un modèle à l’excellent rapport qualité-prix.
À la lecture de la fiche technique, le Realme 6 Pro semble disposer de tous les atouts pour rafler quelques parts de marché aux constructeurs bien installés. Mais que vaut vraiment ce smartphone au quotidien ? Realme a-t-il trouvé le juste équilibre ? Ses choix techniques sont-ils pertinents ? Et surtout, peut-il faire oublier ses concurrents principaux ? Réponses dans ce test du Realme 6 Pro.
Design et écran
Dès l’ouverture de la boîte, Realme démontre (pour les plus tenaces) que smartphone abordable ne rime pas avec design bâclé. Loin du smartphone-pas-cher-aux-allures-de-prototype, le 6 Pro se distingue d’abord par l’excellente intégration de son écran. Si ses 6,6 pouces en font un modèle imposant (163.8 x 75.8 x 8.9 mm), Realme a tout de même fait l’effort de réduire au maximum les bordures entourant la dalle. Seul le menton un peu plus large fera tiquer les plus névrosés d’entre nous.
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Les plus observateurs (joke) remarqueront également le poinçon dans le coin supérieur gauche camouflant un double capteur photo. Imposant au premier abord, il se révèle finalement discret même en vidéo ou en jeu. Toujours dans l’optique de réduire les coûts, Realme n’intègre pas le lecteur d’empreintes sous l’écran, mais le positionne sous le bouton d’alimentation (bordure droite). Malin.
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Une fois en main (et malgré ses 202 g), le Realme 6 Pro semble léger. Cela s’explique sans doute par le choix d’un revêtement en plastique. N’y voyez pas là un matériau bas de gamme. Certes moins coûteux, le plastique a ici fait l’objet d’un traitement bien particulier. Aussi le smartphone se distingue par ses reflets hauts en couleur (rose/violet sur mon modèle) en forme de S. Cet effet (qui n’est pas sans rappeler celui du Honor 9X) fait parfaitement illusion et saura séduire les plus jeunes.
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Les autres éléments sont positionnés de manière assez classique. À gauche, les touches de volume tombent sous l’index (pour les droitiers) ou le pouce (pour les gauchers). Au-dessus, le tiroir SIM peut accueillir deux nano-SIM ainsi qu’une carte microSD. Au dos le quadruple module photo est placé dans le coin supérieur gauche, à la verticale. Enfin, le haut-parleur et l’USB-C sont regroupés aux côtés d’un… jack 3,5 mm ! © Presse-citron © Presse-citron
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Seule ombre au tableau : le système de vibrations. Si je comprends que le choix d’un retour haptique soit trop coûteux, Realme aurait pu choisir un moteur de vibrations plus pertinent. Au toucher, la sensation désagréable n’est pas à la hauteur du reste des finitions. Dommage.
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Écran : la fluidité avant tout
Malgré son prix contenu, le Realme 6 Pro embarque un écran avec définition Full HD+. Mieux, il s’impose comme l’unique smartphone (avec le Realme 6) de ce segment à adopter un taux de rafraîchissement de 90 Hz. Je lui pardonne donc volontiers le choix d’une dalle IPS et non AMOLED, « il faut savoir faire des sacrifices ».
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D’aucuns diront que le Galaxy A51 intègre un écran Super AMOLED, rendant donc ce choix technique possible. C’est vrai, aussi je vous dois un éclaircissement reposant sur deux éléments. D’abord, Samsung fabrique les dalles AMOLED ce qui lui permet de réaliser une belle économie sur les coûts de production. Surtout, la dalle du Galaxy A51 ne propose qu’un taux de rafraîchissement de 60 Hz. Samsung choisit donc de privilégier la qualité d’affichage, Realme la fluidité.
Opter pour la technologie LCD présente deux inconvénients : les noirs sont moins profonds et le taux de contraste est plus faible que sur une dalle AMOLED. Realme aurait pu compenser par une très bonne luminosité, hélas ce n’est pas le cas. Plutôt moyenne, elle rend l’utilisation en plein soleil parfois désagréable d’autant que les angles de vision manquent de largeur.
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Pour tenter de corriger tous ces petits défauts, vous pourrez vous aventurer dans les paramètres d’affichage. Assez complets, ils permettent d’ajuster la colorimétrie et les contrastes, mais ne feront pas de miracle non plus. L’écran du Realme 6 Pro est donc tout juste correct et souffre surtout de la comparaison avec la concurrence, notamment les modèles de Samsung.
Performances et interface
Realme troque la puce Helio G90T de Mediatek (Realme 6) contre la Snapdragon 720G de Qualcomm, optimisée pour le gaming. Elle s’accompagne de 8 Go de RAM, 128 Go de stockage (extensible via microSD) et d’une puce graphique Adreno 618. Les benchmarks en témoignent, le constructeur opte pour une configuration milieu de gamme.
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Néanmoins, le savoir-faire de Qualcomm et l’optimisation logicielle rendent l’utilisation fluide et agréable au quotidien, notamment grâce à une meilleure gestion de l’écran 90 Hz. Si de petits ralentissements se manifestent ici et là, ils restent trop rares pour relever d’un véritable défaut.
Le choix d’une puce conçue pour le jeu se révèle particulièrement intelligent. Si les licences à la mode (Call of Duty Mobile, Fortnite, PUBG Mobile, Asphalt) ne tournent pas avec la configuration graphique maximale, Realme réussit à trouver un certain équilibre entre qualité et fluidité. Aussi j’ai pris beaucoup de plaisir à enchaîner les frags sur Call of Duty Mobile pendant de longues minutes sans jamais constater de bugs, ralentissements ou grosses baisses de framerate.
Realme UI : simple et complet
Comme le X50 Pro, le 6 Pro embarque Android 10 accompagné du logiciel Realme UI. Je ne reviendrai pas sur toutes les similitudes (déjà évoquées dans le test du X50 Pro) entre l’OS de Realme et celui d’Oppo. Retenez que Realme UI brille par sa simplicité d’utilisation, sa fluidité et sa multitude de fonctions de personnalisation.
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Le constructeur associe une charte graphique assez proche d’Android Stock, intègre le tiroir d’applications (coucou Xiaomi), un mode sombre étendu (s’applique à la plupart des apps) et ajoute ici et là quelques artifices sans jamais vraiment tomber dans le gadget. Propre, simple et efficace.
Autonomie et recharge
Grâce à une batterie de 4300 mAh et une bonne optimisation, le Realme 6 Pro se révèle endurant sans toutefois atteindre les sommets. Comptez une journée et demie pour une utilisation polyvalente avec un taux de rafraîchissement de l’écran de 90 Hz. Vous pouvez donc espérer atteindre les deux jours si vos usages sont plus modérés et que vous alternez entre 90 Hz et 60 Hz. Realme propose d’ailleurs un mode intelligent basculant du 60 Hz au 90 Hz automatiquement selon l’application utilisée. Les profils plus geeks (beaucoup de jeu et de vidéos) devront passer par la case recharge tous les soirs avant minuit.

Realme fournit un chargeur rapide de 30 W et annonce une recharge complète en 55 minutes. Promesse tenue : à chaque tentative mon modèle de test a regagné tous ses points de vie en moins d’une heure. Comptez environ 25 minutes pour atteindre les 50%. De belles performances pour un smartphone à ce prix. Enfin, vous ne serez pas surpris d’apprendre que Realme sacrifie la charge sans fil sur l’autel de la réduction des coûts. Logique.
Appareil photo
À la lecture de la fiche technique, on devine que Realme souhaite jouer la carte de la polyvalence. En effet, le constructeur équipe son 6 Pro d’un quadruple module composé de :
- un grand-angle : 26 mm (f/1,8) ; capteur de 64 mpxls (1/1,72’’ ; photosite de 0,8 µm) ; PDAF
- un téléobjectif : 54 mm (f/2,5) ; capteur de 12 mpxls (1/3,4’’ ; photosite de 1 µm) ; PDAF ; zoom optique 2x
- un ultra grand-angle : 13 mm (f/2,3) : capteur de 8 mpxls (1/4’’ ; photosite de 1,12 µm)
- un macro : 22 mm (f/2,4) ; capteur de 2 mpxls (1/5’’ ; photosite de 1,75 µm)
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Si cet arsenal promet de stimuler votre créativité, qu’en est-il de la qualité photo ? Dans de bonnes conditions de lumière, le Realme 6 Pro s’en tire très bien avec un piqué très correct et un bon équilibre des contrastes et de la colorimétrie. L’ultra grand-angle se révèle lui aussi plutôt bon dans les environnements favorables même si la distorsion est un peu agressive. On note surtout une différence de contrastes et de colorimétrie par rapport aux clichés shootés avec le capteur principal. © Presse-citron © Presse-citron © Presse-citron
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L’objectif macro se révèle lui aussi plutôt correct même s’il faudra parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un résultat satisfaisant. En revanche le mode Ultra-macro est bluffant (cf. photo de la carte microSD). Enfin, le téléobjectif accomplit son œuvre avec un certain talent lorsqu’il s’agit d’un zoom optique 2x. Néanmoins, Realme peine encore une fois à conserver le même rendu colorimétrique qu’avec le capteur principal. Le zoom 5x, lui, a le mérite d’exister, mais ne comptez pas obtenir des photos exploitables. Ultra grand-angle © Presse-citron Grand-angle © Presse-citron Zoom 2x © Presse-citron Zoom 5x © Presse-citron
Macro © Presse-citron Macro © Presse-citron Ultra-macro © Presse-citron
Realme cède bien évidemment à la mode du portrait. Là encore le résultat est acceptable. J’ai tout de même noté une certaine difficulté à bien détourer les sujets lorsque l’on shoote avec un léger contre-jour ou en plein soleil. « Jusqu’ici tout va bien ».
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Comme la plupart de ses concurrents, le Realme 6 Pro montre ses limites en de nuit. Pour compenser le manque de lumière, le traitement numérique applique trop de bruit et de grain, aussi vous n’obtiendrez jamais de clichés assez corrects pour les exploiter, même pour les partager sur les réseaux sociaux. Realme a bien tenté de miser sur le mode nuit, mais rien n’y fait, « quand ça veut pas ça veut pas ». Sans mode nuit © Presse-citron Avec mode nuit © Presse-citron
Les amateurs de vidéos accueilleront avec joie la possibilité de filmer jusqu’en 4K à 30 im/s même si l’ensemble manque de stabilisation. Pour corriger le tir, vous pourrez activer le mode ultra-stabilisation en acceptant de tourner en 1080p à 30 im/s.
À l’avant, Realme intègre un double module composé d’un objectif grand-angle de 26 mm (f/2,1) avec un capteur de 16 mégapixels (1/3,1’’ ; photosite de 1 µm) ainsi que d’un objectif ultra grand-angle de 17 mm (f/2,2) avec un capteur de 8 mégapixels (1/4’’ ; photosite de 1,12 µm). Ce duo de choc ravira les amateurs de selfies et groufies (selfies de groupe). Évidemment, le mode autoportrait est de la partie avec des résultats convenables. Attention, les contre-jours seront là encore vos pires ennemis.
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Résumé
Realme 6 Pro
Convaincant sur le segment haut de gamme avec le X50 Pro, Realme réitère l’exploit sur le milieu de gamme avec ce 6 Pro. Élégant, endurant, suffisamment performant et bon en photo, le smartphone se distingue également par son interface léchée et son système de recharge rapide. Évidemment, pour 350 euros, le constructeur a dû faire quelques sacrifices. Si certains sont acceptables (pas de certification d’étanchéité ou de recharge sans fil) j’aurais aimé que Realme optimise davantage la qualité de l’écran plutôt que de tout miser sur le taux de rafraîchissement de 90 Hz. Malgré tout, il me serait difficile de ne pas recommander ce très bon smartphone à l’excellent rapport qualité-prix.
LES PLUS
- Design soigné
- Bonne autonomie
- Recharge rapide
- Appareil photo polyvalent
- Bon rapport qualité-prix
LES MOINS
- Qualité d'écran moyenne (même si 90 Hz)
- Système de vibrations désagréable
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