BlackBerry pourrait disparaître… une seconde fois. La marque canadienne, qui était au pied du mur en 2016 alors que sa part de marché mondiale frôlait 0%, avait accordé la même année une licence d’exploitation au fabricant chinois TCL. Ce dernier, qui a tenté une relance avec cinq moutures inédites dans le cadre d’une gamme baptisée Key, a néanmoins annoncé lundi 3 février 2020 qu’il s’apprête à jeter l’éponge. A partir du mois d’août 2020, plus aucun smartphone ne sera commercialisé sous cette marque. Le catalogue actuel sera néanmoins couvert par le service après-vente jusqu’à l’été 2022.
VICTIME DU SUCCÈS DE L’ÉCRAN TACTILE
BlackBerry s’est imposée comme l’une des marques phares des années 2000, forte de ses claviers physiques et de la capacité de ses téléphones à envoyer et recevoir des emails. Elle n’a, cela dit, pas su réagir quand la concurrence des smartphones dotés d’un écran tactile s’est faite ressentir – iPhone d’Apple et Galaxy S de Samsung en tête. Une nouveauté apparue au même moment que l’avènement des systèmes d’exploitation iOS et Android… et les infinies possibilités qu’ont immédiatement offert leurs magasins d’applications.
BlackBerry a pu survivre quelques années grâce à ses utilisateurs les plus fidèles dans le monde professionnel, ainsi qu’aux adaptes de son service de messagerie instantanée BlackBerry Messenger. Pas suffisant, cela dit, pour s’assurer une place sur le long terme. Après maints revirements (rachat de QNX, passage à Android, abandon puis retour des claviers), l’entreprise a été contrainte de jeter l’éponge.
UN VIRAGE VERS LE LOGICIEL
Equipés d’Android, les derniers smartphones de la marque ont mis l’accent sur la sécurité et la facilité d’utilisation. L’entreprise canadienne se chargeait ainsi de maintenir la partie logicielle à flot, fournissant simplement une surcouche au système d’exploitation de Google… et déléguant tout ce qui relève du matériel à TCL. Cette stratégie n’a pas payé, la marque n’ayant vendu que 207 900 unités en 2017. Le fabricant chinois ne fait que prendre acte de cet échec à travers le choix d’abandonner cette licence au profit d’autres marques. BlackBerry, de son côté, pourrait être contraint de faire une croix sur ce marché s’il ne retrouve pas de constructeur partenaire.
— BlackBerry Mobile (@BBMobile) February 3, 2020
BlackBerry en tant qu’entreprise ne disparaîtra pas pour autant. Son système d’exploitation QNX continue d’être utilisé dans l’automobile. Par ailleurs, l’entreprise a annoncé début janvier 2020 un partenariat visant à y intégrer les fonctionnalités IoT et cloud d’Amazon Web Services (AWS).
Par ARTHUR LE DENN
USINE DIGITALE
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