Quelle est votre relation au quotidien avec votre appareil Android?
Je ne suis pas un geek. Mon téléphone me sert uniquement à communiquer : appeler mes contacts, envoyer et recevoir des messages. J’utilise des applications de messagerie instantanée tels que WhatsApp pour rester en contact avec les proches, pour échanger et m’informer, car de nos jours une partie de l’information n’est plus disponible dans les médias classiques, mais sur des sites de messagerie instantanée et les réseaux sociaux.
En tant qu’écrivain, utilisez-vous votre téléphone Android pour produire des textes ?
Non, cela serait extrêmement pénible. Les claviers digitaux des téléphones portables ont beau être séduisants, ils ne sont pas appropriés à la production. Leur rôle est la consommation et la semi-production : lecture et rédaction des emails dans le web documentaire et des posts et commentaires dans le web social. Écrire des articles ou des livres nécessite un clavier en bonne et due forme. Je me sers d’une tablette équipée d’un clavier détachable, c’est simple et pratique.
Que pensez-vous du boom de la téléphonie mobile et d’Android dans la société camerounaise?
Partout dans le monde, les objets mobiles se généralisent, avec eux la connexion internet mobile. Les réseaux mobiles sont de plus en plus performants et des applications explosent. C’est une économie dans laquelle plusieurs acteurs trouvent leurs comptes. Le secteur génère des profits pour les fabricants et les importateurs des terminaux mobiles, les développeurs et les hébergeurs d’applications ainsi que les revendeurs.
A votre avis, Android peut-il avoir un impact positif sur l’économie camerounaise?
D’une part, l’activité du numérique en général aurait été plus gratifiante pour les acteurs si les réseaux mobiles étaient ouverts à la compétition. Car la compétition engendrerait la qualité. D’autre part, si les terminaux mobiles étaient assemblés sur place cela constituerait une forte plus-value pour l’économie nationale.
En l’état actuel des choses assembler des téléphones portables et des tablettes n’est plus une prouesse. C’est possible de le faire sur place. Cela engendrerait des emplois et une fois que c’est fait, cela déclencherait la phase de fabrication à proprement parler.
Vous avez publié en mai La guerre économique. Quelle place pour le digital dans la guerre économique ?
Une des batailles de la guerre commerciale qui oppose la Chine aux USA se joue sur le terrain de la technologie et plus précisément des applications digitales : les sanctions prononcées à l’endroit de la Chine ont poussé Google à priver Huawei des mises à jour Android. A partir de ce moment-là, les développeurs de Huawei ont accéléré la mise en place d’un système d’exploitation natif pour équiper les nouveaux terminaux Huawei dès le mois de septembre.
Nous tirons de cette chronique violente deux enseignements importants : d’un côté, les acteurs forts disposent de moyens de pression suffisants pour mettre les adversaires en difficulté, et, de l’autre, les acteurs moins forts doivent disposer d’un plan B pour rebondir s’ils sont mis dos au mur. Dans un cas comme dans l’autre, l’on vit avec des scénarios extrêmes à portée de main.
Qu’est-ce que la guerre économique ?
Les auteurs ont tendance à répondre à cette question en soutenant que c’est l’utilisation de la violence sur les échiquiers économiques. Cet ouvrage documenté balaie cette conception d’un revers de la main en adoptant une démarche d’explication en deux parties : d’abord en présentant les tableaux des interactions économiques de la mondialisation, et ensuite en isolant les traits caractéristiques de ce système de pensée et d’action, avant d’aboutir à la conclusion suivant laquelle la guerre économique est non pas l’utilisation de la violence dans le champ économique, mais l’effort subtil visant à masquer cette violence. Tout l’art de l’essayiste consiste à faire la lumière sur cette explication originale et courageuse qui rompt méthodiquement et méthodologiquement avec tout ce qui était dit sur la guerre économique jusqu’ici. Cet ouvrage permet de comprendre les agitations qui marquent les relations économiques internationales, notamment les relations sino-américaines.
- Titre de l’ouvrage : La guerre économique
- Auteur : Maurice Simo Djom
- Date de parution : 1er mai 2019
- Nombre de pages : 416
- Éditeur : Afrédit
- Pays : Cameroun
- Prix : 10.000 F.cfa
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